Prélude
Il y a trois jours
J’ai passé ton manteau
enfilé tes souliers
J'ai pris ton prénom
ta façon de parler
J'ai regardé un astre sans lumière
J’ai sifflé deux de tes airs
Et j'ai sorti ton cheval —Sa blessure est guérie
Je suis parti
j'ai galopé sur les chemins à la frontière de ton pays
Maintenant
Couché dans la bruyère, je mange des fleurs printanières
comme un mammifère
Tristement
Regardant
Ton cheval boire à la rivière
À l'instant
la honte documentaire
comme un couperet
Tombe sur moi en noir et blanc
Dans ton pays
il ne fait jamais nuit
Ta colère est solaire
Sans appel
J’ai trouvé
Ce foulard que tu portais
défait à ton cou
Dans les herbes
Mais je n’ai rien compris
Je l'ai mis dans ma poche
J'ai glissé un mot derrière une des pierres
de ce mur que tu construis
mon ombre de tes ombres en écho
Vive parcellaire et ahurie
Vire éphémère
J'ai poursuivi dans ta campagne
J'ai vu Narcisse plonger les yeux dans ceux du reflet de sa sœur dans le ruisseau
C'est toi et ton frère
Un coquelicot dans les mains
Tu m'as alors jeté un regard sévère
Ton courroux est solaire
J’ai remis ton cheval dans l'enclos
La fin est judiciaire
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