L'inutile dans les vingts ans #3
AnnLee et Stanislas sont toujurs dans l'ascenseur. Intérieur jour.
– Vous avez grandi, ici, en France ?
– Oui, en quelque sorte.
– Vous êtes venue du Japon ?
– Oui, je suis née en France.
– Excusez-moi. Vous devez avoir l’impression que je vous fais subir quelque chose comme un véritable interrogatoire. Votre apparence est tellement étrange. Vous n’avez l’air de rien. Vous avez un drôle de style. AnnLee, je crois qu’on peut tomber follement amoureux de vous. Vous aimer jusqu’à la déraison. Comme un fou, comme un dément, un aliéné.
Elle pince la bouche, peut-être agacée, peut-être pour masquer un sourire.
– Qu’ont-ils encore à vouloir m’aimer à la vie à la mort ? L’amour serait un sentiment humain. Humain et inhumain à la fois. Et l’imagination qui le multiplie.
Stanislas lui tient le menton en la regardant droit dans les yeux comme dans un film romantique. On pourrait entendre des chœurs, des voix de femmes, années cinquante, des whou whou whou, derrière eux, en bande-son.
– Il y a une lumière verte dans vos yeux. Verte et claire. Qui brûle mon regard quand je le plonge dans le vôtre. Vos yeux brûlent.
L’ascenseur s’arrête dans une légère secousse. Stanislas soupire.
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